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Un Jardin Pas Comme les Autres : l’Ode Surréaliste du Bellagio à l’Élégance Française (Versailles dans le Désert)

En franchissant le sol de marbre poli du hall du Bellagio pour pénétrer dans les 1 300 m² de la grande serre botanique, l’air change : plus chaud, parfumé, électrisant. La métamorphose saisonnière est achevée — cet espace, habituellement théâtre de fontaines chantantes et de lustres en verre soufflé, vibre désormais d’une grandeur théâtrale. Les plantes bruissent de vie sous des arches de treillage, des topiaires vêtus de mousse s’élèvent comme des sculptures, et partout, la couleur explose dans une profusion audacieuse. Voici Glam Menagerie: A Surrealist Summer, une installation immersive qui se déroule du 24 mai au 6 septembre 2025, et qui marie l’opulence de l’art baroque à la haute couture de la Renaissance française dans une odyssée horticole onirique


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Conçue par Ed Libby et mise en œuvre par une équipe de 80 botanistes, ingénieurs et artistes, l’exposition transporte les visiteurs dans une fête de jardin européenne empreinte de fantaisie et d’excès. La vision est audacieuse : suspendre l’incrédulité, défier la perception, envelopper les sens dans un récit de luxe surréaliste.


Le voyage commence du côté ouest, sur un immense échiquier en marbre blanc et noir, dont les pièces, façonnées à partir de mousse et de topiaires, s’élèvent à des hauteurs monumentales. Deux figures majestueuses — roi et reine — s’élancent à plus de six mètres, érigées telles des totems végétaux. Au centre, un pion gigantesque transformé en pavillon de 10 mètres de haut accueille The Garden Table. Ici, les convives peuvent savourer un brunch raffiné signé Sadelle’s (125 $) ou un dîner étoilé conçu par le chef Michael Mina (195 $), le tout enveloppé de fleurs pastel et de lustres étincelants



À proximité, un cacatoès rose réaliste se balance gracieusement sous une arche couronnée du « B » emblématique du Bellagio, évoquant Les hasards heureux de l'escarpolette de Fragonard. La musique est légère, baignée de lumière — des arpèges de harpe et de célesta se mêlent au parfum des roses et du jasmin qui flotte dans l’atmosphère.


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Plus au nord, le décor s’adoucit. Deux girafes couvertes de mousse s’élèvent jusqu’au sommet de la verrière, leurs cous entrelacés dans une étreinte silencieuse. Entre elles, la Tigresse Giovanna se prélasse sur une balançoire, habillée de noir et blanc dans un style évoquant les silhouettes de la Renaissance française. L’effet est à la fois troublant et élégant : une bête sauvage parée pour la cour, suspendue au milieu des fontaines et des lavandes. Dans l’air, le parfum diffusé au jasmin agit comme une boussole sensorielle, un marqueur de mémoire qui approfondit l’expérience. Des écrans LED intégrés dans la scénographie font disparaître les murs, révélant des illusions d’optique, des fresques baroques, des ciels ouvrant sur des perspectives irréelles.


En bifurquant vers l’est, le regard s’arrête sur un élégant kiosque en fer forgé, couvert de fleurs roses et blanches. Sous cette structure, un bassin miroite, traversé par quatre flamants roses aux allures sculpturales. Des lanternes anciennes gravées du « B » du Bellagio flottent au-dessus, comme des bijoux suspendus. Chaque pétale, chaque lanterne devient une note dans une symphonie visuelle, une note chargée de beauté, de poésie et de sens.


Vous vous arrêtez un instant, adossé à une balustrade sculptée qui se fond dans des haies géométriques. L’instant est paisible. Vous entendez l’eau clapoter doucement, respirez l’humidité verte des plantes. Tout autour, le rythme du lieu vous invite à ralentir.


En traversant une allée voûtée de buis taillés, vous entrez dans la dernière partie de cette exposition : le lit sud. Deux zèbres, Sir Pierre et Lady Colette, se reposent sous des chandeliers baroques, leurs rayures tranchant avec la douceur des fleurs pastel et la symétrie des haies. À leurs pieds, une réplique miniature des célèbres fontaines du Bellagio danse en silence, éclairée par des jets d’eau synchronisés. En arrière-plan, des portes en trompe-l’œil ouvrent sur ce qui pourrait être une galerie de Versailles. Tout est dans le détail.


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Et les chiffres donnent le vertige : 56 tonnes de lierre, 22 000 plantes et arbustes en pot, 460 m² de topiaires, 36 mètres linéaires de haies vivantes, des lanternes suspendues, des animaux grandeur nature habillés de tenues imaginaires. L’exubérance n’est pas gratuite. Elle est pensée. L’effet visuel impressionne autant que la minutie avec laquelle chaque élément est mis en scène. Dans les coulisses, la durabilité est au cœur du projet. L’eau utilisée provient uniquement de puits sur place et est recyclée. À la fin de la saison, toutes les matières organiques sont compostées localement, dans une logique de circularité environnementale exemplaire. Rien n’est jeté, tout est réintégré dans la terre nourricière.


Pour Ed Libby, la mission est claire : il ne s’agit pas de produire une simple beauté décorative, mais d’opérer une transformation. « Transporter les visiteurs dans un royaume extraordinaire où la nature et le luxe s’entrelacent, où l’art surréaliste prend vie et où l’élégance éclot à chaque pas. » Ce florilège, selon lui, touche à l’émotion, à la nostalgie, à l’émerveillement. Et il a raison. Car ici, la scénographie ne se contente pas de plaire à l’œil. Elle invite au rêve.


En vous promenant à nouveau sous les poutres métalliques et les vitres de la verrière, vous remarquez de nouveaux détails : la joue d’un chérubin caressée par un pétale de rose, une vigne enroulée exactement autour d’une lanterne, la manière dont les notes de piano s’adoucissent au passage des nuages au-dessus du toit. Les expositions saisonnières du Bellagio attirent jusqu’à 20 000 visiteurs par jour, et plus d’un million de plantes sont utilisées chaque année. Ces chiffres sont éloquents, mais l’expérience est intime. Chacun se fond dans cette ménagerie fantasque, devenu lui-même personnage de ce jardin vivant.


Certains s’attardent près de l’échiquier géant, photographiant le cacatoès suspendu. D’autres marchent lentement entre les girafes, admirant l’éclat de leurs tenues. Pendant ce temps, une poignée de convives dînent sous la coupole végétale, dans une lumière tamisée filtrée par les fleurs suspendues. À la tombée de la nuit, les lumières changent, les parfums s’intensifient, les ombres s’étirent — le jardin devient opéra.


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Des éditeurs de voyage de luxe et des critiques culturels saluent unanimement l’exposition pour sa théâtralité, sa précision, son audace. Et sur les réseaux sociaux, les publications du Bellagio montrent des vidéos féériques de lanternes scintillantes et de topiaires dansants, accompagnées de musiques douces. Le slogan est clair : « Entrez dans un monde où l’élégance rencontre l’enchantement. »


Et c’est précisément cela. Même si l’entrée est gratuite, ouverte jour et nuit, l’expérience est construite comme une œuvre d’art totale. Ceux qui réservent une table dans le jardin vivent une parenthèse unique : gastronomie et végétal en harmonie. Comme si l’on dînait à l’intérieur d’un tableau de Magritte, revisité par Marie-Antoinette.


L’inspiration de cette saison puise à la fois dans la Renaissance française — période de raffinement extrême — et le baroque — époque du théâtre et du faste. Le Bellagio a toujours cultivé cette esthétique européenne : son nom, son architecture, son plafond en verre soufflé, tout évoque l’ancien monde. Cette fois, l’inspiration prend racine dans le sol même, dans les tiges et les pétales.


On pourrait penser à un décor kitsch — un zèbre habillé sous des lustres rococo — mais l’ensemble est si bien exécuté, si soigneusement pensé, qu’il transcende le pastiche. Le surréalisme y est plus proche de Dalí que de la fantaisie gratuite. Et au cœur de tout cela, la botanique veille, vivante et nourricière.

En quittant la serre, un léger parfum de jasmin persiste. L’écho de l’eau, le bruissement des feuillages, les silhouettes oniriques se gravent dans la mémoire. L’exposition, éphémère par nature, s’effacera bientôt, se transformant en compost ou en souvenir. Mais elle laisse une empreinte : celle d’une beauté cultivée, d’une imagination florissante.


Glam Menagerie dépasse la simple décoration. C’est un manifeste : prouver que le récit, l’art et l’écologie peuvent s’entrelacer sous une verrière de verre, en plein cœur de Las Vegas. C’est un geste audacieux, dans une ville bâtie sur l’illusion. Mais ici, l’illusion respire et fleurit.


En ce sens, elle est pure. Ce n’est pas la superficialité du Strip, mais une invitation au merveilleux. Un été réinventé. Un rêve cultivé.



Sources :


  1. Bellagio Conservatory & Botanical Gardens – Site officiel : https://bellagio.mgmresorts.com/en/entertainment/conservatory-botanical-garden.html

  2. MGM Resorts Newsroom – Communiqué de presse officiel: https://newsroom.mgmresorts.com/press-releases?item=122622

  3. KTNV Las Vegas – Présentation vidéo et article sur l’exposition estivale: https://www.ktnv.com/vegas-things-to-do/bellagio-conservatory-invites-guests-to-their-new-surreal-summertime-display

  4. The Hotel Guide – Reportage détaillé sur “Glam Menagerie”: https://thehotelguide.com/bellagios-conservatory-botanical-gardens-unveils-glam-menagerie-a-surrealist-summer

  5. Global Traveler – Article sur The Garden Table et l’expérience gastronomique: https://www.globaltravelerusa.com/dine-amidst-massive-garden-chess-pieces-and-more-at-bellagio-las-vegas-new-garden-exhibit

  6. Neon/Las Vegas Review-Journal: https://neon.reviewjournal.com/free/bellagio-conservatory-unveils-summer-display-on-las-vegas-strip-photos-3314606

  7. Photos: Marie Knotts

  8. Wikipédia – Bellagio (Las Vegas): https://en.wikipedia.org/wiki/Bellagio_(resort)

  9. Facebook officiel du Bellagio – Publications et extraits vidéo de l’installation: https://www.facebook.com/bellagiolasvegas/posts/step-into-a-world-where-elegance-meets-enchantment-bellagio-conservatorys-summer/1105246754981850


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