The Manhattan You Don’t Know: A Cultural Escape Above the Crowds—The Hispanic Society Museum and Library
- Katrina Ellis

- il y a 1 jour
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Par un matin frais, loin de l’agitation de Midtown, une journée typiquement new-yorkaise commence non pas parmi la foule de Times Square, mais par une promenade tranquille sur Broadway jusqu’à Washington Heights, où l’une des surprises culturelles les plus enchanteresses de la ville vous attend. Beaucoup de visiteurs se précipitent directement de Central Park dans le corridor des musées — MoMA, The Met, le Guggenheim — et pourtant, à quelques stations de métro seulement au nord, se trouve le Hispanic Society Museum & Library, un véritable trésor inattendu niché dans le complexe historique d’Audubon Terrace. C’est le genre d’endroit qui fait s’exclamer même les amis les plus voyageur : « Vous m’avez vraiment amené ici ?! » — et ils le pensent sincèrement.




En franchissant les grilles en fer forgé, encadrées par de stoïques lions de pierre calcaire, vous laissez derrière vous l’énergie frénétique typique de Manhattan. À l’intérieur de ce bâtiment Beaux-Arts — fondé en 1904 par le philanthrope Archer M. Huntington — se trouve l’une des collections les plus complètes d’art et de culture hispanique en dehors de l’Espagne et de l’Amérique latine. Les collections de la Society comptent plus de 18 000 œuvres, allant des peintures et dessins aux arts décoratifs et photographies, et sa bibliothèque associée contient des centaines de milliers de manuscrits, livres rares et trésors d’archives.
Le joyau incontesté est sans doute la Salle Sorolla. Ici, la série panoramique Vision of Spain de Joaquín Sorolla — 14 toiles monumentales à l’huile — enveloppe le visiteur dans une lumière et une couleur éclatantes qui évoquent les paysages ensoleillés et les costumes régionaux de l’Espagne du début du XXᵉ siècle. Ce n’est pas seulement un spectacle visuel impressionnant ; c’est immersif — une étreinte picturale de l’histoire et du lieu qui défie l’ambiance feutrée de la plupart des galeries de musée.

Au-delà de la grande vision de Sorolla, les recoins plus calmes du musée révèlent de véritables trésors cachés : une première édition de Don Quichotte, des estampes colorisées retraçant des siècles de culture ibérique, et des arts décoratifs témoignant des échanges transcontinentaux entre l’Espagne, les régions lusophones et l’Amérique latine. Pour un New-Yorkais habitué aux constellations classiques de l’art — Monet au Met, Van Gogh au MoMA — ces œuvres plus discrètes donnent l’impression de redécouvrir des étoiles que l’on n’avait jamais remarquées.
Une courte promenade depuis Audubon Terrace mène au Fort Tryon Park, un espace verdoyant offrant des vues spectaculaires sur le fleuve Hudson et les Palisades au-delà. Ici, perché comme une forteresse médiévale au sommet d’une colline, se dresse The Met Cloisters, la branche du Metropolitan Museum consacrée exclusivement à l’art et à l’architecture médiévale européenne.

Ouvert en 1938 et construit à partir de fragments architecturaux importés d’abbayes françaises — cloîtres autrefois intégrés à des monastères tels que Saint‑Michel‑de‑Cuxa et Trie‑sur‑Baïse — The Cloisters est bien plus qu’un musée : c’est une machine à remonter le temps. Pierre par pierre, jardin par jardin, il évoque l’atmosphère spirituelle et esthétique de l’Europe médiévale, des sculptures romanesques aux vitraux gothiques.
Les jardins font partie des espaces les plus évocateurs du musée. Plantés selon des traités horticoles médiévaux, ces cloîtres fleurissent d’herbes et de fleurs qui auraient été familières aux communautés monastiques il y a des siècles. Se promener ici, avec le Hudson se déployant derrière les arches anciennes, donne l’impression de tomber sur un coin d’Europe encore inexploré — en plein nord de Manhattan.
À l’intérieur de The Cloisters, attendez-vous à découvrir des œuvres qui font même hésiter les visiteurs les plus aguerris : les célèbres tapisseries de la Chasse à la Licorne, chefs-d’œuvre de la fin du Moyen Âge alliant mythologie, texture et couleur ; de minuscules manuscrits enluminés rivalisant de minutie avec des bijoux ; des ivoires sculptés et objets de dévotion murmurant un monde soutenu par la foi et le savoir-faire.
Où manger ? Après ces deux étapes culturelles mais détendues du matin, votre groupe sera prêt pour une cuisine locale reflétant l’esprit vibrant du quartier. Washington Heights et le voisin Hudson Heights offrent une constellation de restaurants hors des sentiers battus : taquerias proposant des tacos al pastor qui semblent un secret bien gardé, cafés chaleureux avec pâtisseries d’influence dominicaine, ou bistrots décontractés où l’on peut prendre le temps autour d’un café corsé.
Dans le Fort Tryon Park lui-même, après avoir exploré les voûtes et galeries chargées d’histoire, pensez à un pique-nique parmi les arbres, ou descendez au Inwood Greenmarket un samedi avant votre visite, où pains frais, produits de saison et fromages locaux vous permettront de composer un repas en plein air avec des vues dignes de toute terrasse new-yorkaise.
Ce qui lie toutes ces étapes, c’est un sentiment de découverte — cette sensation que l’on éprouve à New York lorsqu’on réalise que la ville continue de surprendre. Le Hispanic Society Museum & Library, souvent méconnu des visiteurs, ressemble à un salon intime où se dévoilent les trésors culturels du monde hispanophone : calme, réfléchi et profondément gratifiant. The Cloisters, à quelques pas, bouleverse les attentes de ce que peuvent être les « musées new-yorkais », en fusionnant architecture, paysage et art médiéval en une expérience unique. Ensemble, ils composent une journée qui ne se limite pas à cocher des cases, mais à déverrouiller une histoire — dont vos amis se souviendront longtemps après leur retour.
Crédit Photo d'En-tête : The exhibition hall of the Hispanic Society Museum. © Hispanic Society Museum











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