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Man Ray : When Objects Dream — Le Surréalisme Réinventé au Met

New York, novembre 2025 — Le Metropolitan Museum of Art redéfinit une fois de plus notre compréhension de l'avant-garde avec son exposition monumentale « Man Ray : When Objects Dream », inaugurée le 1er novembre 2025 à New York. L'exposition propose une exploration approfondie de la vision étrange de Man Ray : un monde où photographie et sculpture, rêves et réalité matérielle, fusionnent d'une manière qui, un siècle plus tard, perturbe et étonne encore.


Informations aux visiteurs


Lieu : Le Metropolitan Museum of Art, New York

Dates : 1er novembre 2025 – 8 mars 2026

Commissaire d'exposition : Mia Fineman, conservatrice, département des photographies

Site web: metmuseum.org

Programmes publics : conférences, ateliers et projections de films de novembre à février.


Recadrer le maître du surréalisme


Né Emmanuel Radnitzky à Philadelphie en 1890, Man Ray n'était pas seulement photographe ou peintre ; c'était un penseur radical qui brouillait les frontières entre toutes les disciplines artistiques. L'exposition du Met, organisée par le département d'art moderne et contemporain, positionne Man Ray non seulement comme un surréaliste majeur, mais aussi comme un esprit pionnier dont l'influence s'est étendue à la mode, au cinéma, au design et même à l'art conceptuel bien avant que ces termes ne deviennent courants.




Selon Mia Fineman, conservatrice de la photographie au Met, l'exposition « révèle comment Man Ray voyait les objets comme des entités vivantes, capables d'humour, de séduction et de rébellion ». Le sous-titre de l'exposition, « When Objects Dream », s'inspire de la conviction de l'artiste selon laquelle les objets avaient une vie subconsciente – une idée poétique qui continue d'inspirer artistes et designers aujourd'hui.


Une expérience d'exposition immersive


Répartie sur cinq galeries thématiques, l'exposition se déploie tel un récit onirique. La première salle présente les premières expérimentations de l'artiste avec Dada et le cubisme après son installation à Paris en 1921, où il a rejoint des artistes comme Marcel Duchamp, André Breton et Kiki de Montparnasse. Des dessins, des assemblages et des « rayographies » (son terme pour désigner des photographies sans appareil photographique réalisées en plaçant des objets directement sur du papier photographique) constituent l'ossature de cette première section.


La pièce maîtresse de cette première galerie est l'envoûtant Violon d'Ingres (1924), prêté par le Centre Pompidou, une œuvre qui allie sensualité et humour. Man Ray a transformé le corps de sa muse, Kiki, en instrument de musique, explorant à la fois le désir et l'objectification par la métaphore visuelle. Cette image emblématique, reproduite à l'infini dans les manuels scolaires et la publicité, est ici exposée aux côtés de croquis préparatoires et de tirages d'époque, offrant un aperçu de ses multiples significations.


Au fil des galeries, l'exposition plonge les visiteurs dans l'univers surréaliste de Man Ray. Une salle, baignée d'une douce lumière bleue, est entièrement consacrée aux Objets d'Affection : des assemblages, des appareils photo et des instruments surréalistes qui remettent en question la notion d'utilité. Ici, Gift (1921), un fer à repasser clouté, côtoie Indestructible Object (1923), un métronome dont le pendule est orné d'une photographie d'un œil. Le Met a créé une installation sonore de métronomes qui emplit la salle, faisant écho à la fascination de l'artiste pour le rythme et le mouvement mécanique.


L'esprit de collaboration


Man Ray s'est épanoui grâce aux collaborations, des séances avec Lee Miller au studio de Montparnasse à ses expériences cinématographiques avec Duchamp et les cercles de poésie surréaliste. L'exposition fait revivre ce réseau à travers des images d'archives, des magazines vintage et des lettres provenant des Archives Man Ray du Centre Pompidou et du Getty Center. Les visiteurs peuvent parcourir des reproductions numériques de La Révolution. surréaliste et Minotaure, publications phares qui ont façonné le dialogue d'avant-garde entre 1920 et 1939.


L'un des points forts de l'exposition est la section consacrée à la photographie de mode. Bien avant que Vogue et Harper's Bazaar ne popularisent l'esthétique surréaliste, Man Ray expérimentait avec les formes et les ombres pour créer une imagerie intemporelle. Ses photographies de Coco Chanel, Elsa Schiaparelli et Nancy Cunard sont exposées aux côtés de pièces de haute couture inspirées de son imagerie, prêtées par le Costume Institute du Met.


L'historienne de la mode Jessica Regan remarque : « Man Ray a transformé la photographie en performance ; ses modèles sont devenus des muses, sa lumière un langage. Cette exposition n'est pas une nostalgie ; c'est une redécouverte. »


Cinéma, fantastique et image en mouvement


Dans une salle de projection obscure, le Met présente une rotation rare de films expérimentaux de Man Ray, dont L'Étoile de mer (1928) et Emak-Bakia (1926). Ces films, aux fondus enchaînés lents, à l'imagerie abstraite et au rythme poétique, témoignent de la maîtrise de la logique onirique de l'artiste, bien avant l'arrivée du surréalisme à Hollywood. Le musée a collaboré avec la Cinémathèque française pour restaurer plusieurs bobines, garantissant ainsi la présentation des œuvres dans leur format de projection original 16 mm.




La bande sonore qui l'accompagne, composée par le minimaliste américain Philip Glass spécialement pour l'exposition, ajoute une résonance moderne, faisant écho à l'influence intemporelle de Man Ray à travers les générations d'artistes.


Man Ray et l'Amérique : un dialogue transatlantique


Si l'exposition se concentre sur les années parisiennes de Man Ray, le Met le situe dans un récit américain plus large. Né et éduqué à New York, il s'inscrit d'abord dans le cercle moderniste américain autour d'Alfred Stieglitz et de Francis Picabia. Pourtant, comme le révèle l'exposition, c'est à Paris que Man Ray s'affranchit du réalisme américain conventionnel. Son identité d'expatrié est mise en lumière dans une galerie présentant la correspondance entre Man Ray et Gertrude Stein, ainsi que des portraits de ses compatriotes expatriés, tels qu'Ernest Hemingway et Joséphine Baker.


La commissaire d'exposition Mia Fineman décrit l'exposition comme « une sorte de retour aux sources, une reconnaissance du fait que l'avant-garde n'était pas purement européenne, mais transatlantique. L'imagination de Man Ray a été façonnée autant par Brooklyn que par Montparnasse. »


Programmation éducative et accès numérique


Le Met complète « When Objects Dream » avec une programmation riche. Des conférences données par d'éminents historiens de l'art, des projections de films et des ateliers pratiques sur le « surréalisme photographique » offrent aux visiteurs une occasion de s'engager dans la création. Le musée a également lancé un microsite interactif permettant aux utilisateurs de créer virtuellement leurs propres « rayographies » : un mélange inventif d'éducation et de technologie qui aurait enchanté Man Ray lui-même.


Un prochain symposium, intitulé « Surréalisme et l'ère des machines », réunira des chercheurs du Met, du MoMA et du musée d'Orsay pour discuter de l'héritage de l'artiste dans le contexte de l'IA et de l'art numérique. Le Met souligne ainsi la pertinence persistante des recherches surréalistes sur le rêve, le désir et l'inconscient à l'ère des algorithmes.


Une vision qui fait encore rêver


La dernière section, « Rêves sans fin » , invite les visiteurs à réfléchir à la continuité de l'héritage de Man Ray. Des artistes contemporains comme Cindy Sherman, Jeff Koons et Shirin Neshat témoignent de son influence dans des interviews vidéo projetées sur les derniers murs de la galerie. Une installation finale, composée de centaines d'objets suspendus illuminés par une lumière changeante, symbolise l'interaction infinie entre le visible et l'imaginaire.


Debout dans cette pièce, entouré par les échos des métronomes et d'une lumière onirique, on sent que le monde de Man Ray, où les objets respirent et où l'imagination règne, reste profondément vivant.



Source de l'En-tête : metmuseum.org

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